saturday night fever † malcolm

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Il a toujours aimé la nuit Ruben, comme beaucoup de jeunes de son âge il a l'impression, elle lui a toujours parlé plus que le jour. Peut-être parce qu'il doit moins supporter sa gueule quand il fait noir, qu'il se sent plus à l'abris comme dans les bras de sa mère ou tout simplement que l'air frais lui rappelle ces soirées où il bouquinait sur le perron de sa maison, quand il avait six ans et que les mots constituaient encore un labyrinthe étrange dont il ne trouvait que rarement la sortie. Ce n'était qu'un jeu, comme essayer de lire la carte du ciel allongé dans l'herbe avec son père à ses cotés, de beaux souvenirs qui ne lui reviennent que les yeux fermés. Il aimerait, que les belles choses se rappellent à lui en journée, qu'il puisse se souvenir du meilleur quand il est entièrement présent, qu'il ne se laisse pas entraîner pas ses démons de minuit. Y a toujours une bonne raison de l'aimer la nuit, que ce soit pour son heure du crime ou simplement pour ses belles étoiles qui brillent. Parfois il se demande, Ruby, pourtant il aime tant la nuit, ce qu'elle a de si grand pour qu'il ne doute jamais quand il la choisit au soleil. Pourquoi, elle, et pas autre chose, c'est comme se demander pourquoi il préfère le thé au café. Il ne s'est jamais vraiment trouvé d'excuse pour ça, il n'a jamais eu aucun secret à cacher jusqu'à ce qu'ils s'amuse à écrire sur les murs, pas de larmes à garder pour les soirs d'été.
Il aime juste la nuit, le bruit qui va avec, les néons qui crachent leurs couleurs criardes, les soirées, le bruit encore dans ses oreilles qui déchirent les tympans, la boisson qui coule à flot, les néons. Tout se répète inlassablement, le disque est rayé. Il ferme les yeux et laisse la musique l'emporter, les fausses notes rythmer ses mouvements, les tubes casser sa voix quand il se surprend à la entonner. Pourtant, c'est pas le genre de gars à toujours faire la fête, pas tous les soirs, juste le dernier jour de travail pour bien s'arrêter. Jamais seul, il consomme peu -il a de la route après. Il lui arrive de ramener des gens, l'avantage d'avoir sa propre bagnole. Il vient surtout pour son amour de la vie nocturne, pour le monde. Sans doute, sans doute juste pour échapper à sa solitude qu'il identifie à celle de la lune. Tu vas voir, le dj c'est un bon. Il croise les doigts Ruby. Il s'en foutrement rien, il espère juste qu'il sera bon, il se doit de l'être. Il connait pas Malcolm depuis longtemps, mais il lui fait l'effet d'un ami oublié qu'on a appris à connaître toute sa vie avant de le perdre à tout jamais. Il espère que leur amitié durera longtemps, plus longtemps que les relations d'un soir qu'il gratte difficilement quand il se risque sans compagnie dans les boites. Il espère que grandir ne le séparera pas trop, que ce n'est pas passager, c'est son buddy après tout. Il est heureux de l'avoir à ses cotés,
d'apprendre à le connaître jour après jour, de bosser avec quelqu'un qu'il connaît. Il a toujours aimé les gens Ruben, sans savoir pourquoi. Il n'a jamais eu de raison pour les détester alors il a gardé ses yeux grands ouverts et ses bras prêt à recevoir le monde. Sans doute qu'il y croit trop.
Tant pis. Ça vaut probablement le coup, ou pas. C'est son truc de voir ce qui arrivera, de laisser le destin le guider, faute d'avoir trouvé un bon chemin. T'es déjà venu ici ? Question peut-être un peu idiote, si ça fait pas longtemps qu'il est dans le coin.
Il voit pas pourquoi quelqu'un voudrait s’enterrer ici. Cette ville n'a jamais su être sa ville.