la nuit a été courte et froide. comme souvent ces derniers temps. t'as jamais réussi à dormir tout seul depuis que t'es avec taron. non. tu ne dors pas bien, t'as froid. il a beau faire quarante degrés dehors, t'as froid de l'intérieur, t'as besoin d'avoir son corps contre le tien et de sentir la chaleur de son torse dans ton dos. mais non. monsieur préfère vous infliger ça depuis qu'il a recueilli les enfants de son frère. juste parce qu'il n'a pas envie que son homosexualité se sache. tu retiens un soupir en t'extirpant de tes draps, tu mets quelques minutes à te réveiller avant d'enfiler un short, un t-shirt et ta paire de basket. tu pars courir une bonne heure. t'en as besoin, pour recentrer tes idées, tes pensées. quand tu rentres, tu files sous une douche brûlante avant de prendre ton petit-déjeuner puis de récupérer tes affaires pour aller travailler.
ta blouse blanche sur tes épaules, la matinée a été assez calme. pas de gros patients, un dossier à suivre. rien d'autre. tu prends ton temps pour les soins. parce que tu redoutes l'heure de la pause, celle ou tu rejoindras les autres pour fumer une clope. tu passes une main sur ton visage, soupirant longuement. tu laisses un faux sourire se dessiner sur tes lèvres. helloooo tout le monde. tu souffles en sortant une cigarette de ton paquet, t'adossant contre le mur de la clinique. il est dix heures passées et c'est ta première clope de la journée. tu discutes quelques minutes avec quelques collègues, avant d'observer taron revenir - sans doute après une urgence en ville. tu t'excuses auprès de tes collègues. hey. tu souffles en t'approchant de ton petit-ami. on peut parler ? genre, en privé ? tu souffles en jetant un coup d'œil en direction des autres. d'un petit geste, tu l'invites à vous éloigner de quelques pas. ça va continuer encore longtemps ? tu souffles en soupirant, crachant la fumée de ta cigarette dans l'air ambiant, la tête légèrement tournée pour éviter d'enfumer taron.