visite improvisée. (elias)

il fait beau, il fait chaud et on est dimanche. le dimanche, c'est ton seul et unique vrai jour de repos. tu ne t'occupes pas des enfants, seulement de ta famille. souvent, tu traînes au lit avec bran et puis parfois, t'as même pas envie de te lever avant midi. ce matin, le programme est différent. faut dire que tu étais tellement crevée hier soir que morphée n'a pas eu te mal à t'avoir dans ses filets. bien reposée, tu as envie de bouger, de te rendre utile. bran est déjà réveillé, il est posé dans le salon et regarde la télévision. à plusieurs reprises, il t'a demandé si tu avais besoin d'aide mais, ce n'est clairement pas ce que tu voulais. c'est vrai que lorsque tu as quelque chose en tête, il est difficile de te l'enlever. ce matin, c'est toi qui gère tout telle une vraie femme au foyer. tu as décidé de te mettre derrière les fourneaux et lorsque tu commences, il est difficile de t'arrêter. étant donné que tu viens d'une famille nombreuse, c'est vrai que tu as très souvent la main généreuse. en effet, encore une fois, tu en as fait pour un régiment alors que vous n'êtes que deux. forcément, une idée te traverse l'esprit et après quelques minutes de réflexion, tu décides de mettre ton plan à exécution. une fois le plat de lasagnes enfourné, tu retournes en direction de la salle de bain pour te préparer un minimum. il faut tout de même que tu sois présentable ou du moins, crédible aux yeux de ton frère. si tu débarques chez lui en jogging baskets et que tu lui demandes de se bouger les fesses, ça sera beaucoup moins convainquant que si tu décides de porter une robe et des nus-pieds. la sonnerie annonçant la fin de la cuisson retentit dans la maison et tu t'empresses de partager le plat. tu coupes un tiers de ta préparation et la place dans un grand récipient en verre que tu fermes rapidement. avant que ça ne refroidisse, tu annonces ton départ à ton cher et tendre avant de prendre la route en direction de chez elias. tu décides de ne pas t'annoncer, de toute façon à cette heure-ci, cela ne servirait plus à rien puisque le chemin sera rapide. tu arrives devant sa porte et toques à plusieurs reprise, impatiente. " elias, t'es là ? c'est aline ! " tu l'entends déjà se dire oh non, pas cette chieuse ! pas aujourd'hui ! mais tu t'en fiches complètement. tu roules des yeux et toques un peu plus fort avant de tourner la poignée de la porte. bingo, ce n'est pas fermé. tu serres les dents et pénètres à l'intérieur de la propriété. " elias, je t'ai amené des lasagnes faites maison. " c'est vrai qu'à chaque fois que tu fais quelque chose par toi-même, même si c'est courant, ça te fait plaisir et t'en es fierté.

Dimanche. Effectivement, c'était un jour de repos. Pour ma part, c'était pas vraiment le cas, même si Mr Stokes avait décrété qu'il était grand temps pour moi que je me prenne un peu de repos, avec le petit accident que j'avais eu, avec une des bêtes du ranch. Une simple morsure, mais qui avait bien fait mal, qui m'avais bien réveillé entre les divers verres d'alcool que j'avais bu entre. Non, ce n'était pas vraiment à cause de cela que j'avais été mordu. C'était plus parce que mon esprit était ailleurs, j'étais complètement perdu. Poppy était de retour. Avec Zack.De quoi me chambouler, bien sur. J'avais pas eu la tête au travail, depuis. Poppy était un sujet douloureux de mon passé, je ne cessais de l'aimer et je n'arrivais pas à savoir ce que je devais faire.

Je n'étais pas levé, quand tu arrivas à la maison, remplis de bonne intention, comme tu le faisais continuellement avec moi. Nous avions toujours eu un lien fort, l'un pour l'autre. Tu étais présente pour moi et encore plus, depuis que j'étais seule dans ma demeure bien silencieuse, même si Charly était là, mais elle passait plus de temps avec les autres, y'avait rien à faire ici, de toute façon. Je fus sorti de ma rêverie par ta voix, me redressant alors. Un grognement s'échappe de mes lèvres, avant donc de me lever et m'enfiler une tenue approprié pour t'accueillir. Je regarde brièvement ma plaie, lançant :
"J'arrive Aline, j'arrive." Dis-je assez fort pour que tu puisses m'entendre, même si la distance entre nous étaient pas des plus importante. J'enfile donc un tee-shirt blanc, tout en me traînant presque dans la pièce de vie, pour te rejoindre. J'avais bien mal au crâne, encore. Gueule de bois bien sur, mais également mal dormi. Je te regarde donc, une fois dans la pièce, te saluant d'un petit hochement de tête. J'étais pas très câlin ou affectueux de base, même si je n'en avais pas manqué. Je pose mon regard sombre sur le plat que tu avais concocté, ce que je préférais.
" C'est gentil de ta part. T'aurais pas du te déplacer un dimanche, Bran et toi deviez avoir des trucs prévues. Non ?"

forcément c'est dimanche alors, tu sais qu'il ne va rien faire si ce n'est se morfondre dans le fond de son canapé ou encore pire, de son lit. du coup, tu décides d'agir, de lui faire la surprise. tu sonnes, tu toques, tu finis par rentrer par tes propres moyens. comme la plupart du temps, il n'a pas fermé la porte d'entrée. c'est vrai qu'ici, ça ne craint pas grand chose et pourtant... pas de signe de charly, pas de signe de malcolm. tu te demandes malgré tout où est-ce qu'ils ont pu aller tous les deux. tu t'y intéresseras plus tard, ce n'est pas pour cette raison que tu as décidé de venir. tu perçois sa voix de l'autre côté du couloir. cette dernière est pâteuse, grave, comme s'il venait de se réveiller ou qu'il n'avait pas assez ingurgité d'eau... peut-être un autre liquide à la place ?! pas de jugement, pas de conclusion active, tu préfères les constatations, la réalité. t'aimes pas te dire que ton frère a décidé de noyer ses problèmes dans l'alcool. c'est sympa mais, si ça fait oublier l'espace d'un instant, les conséquences n'en sont que pires. non simplement le mal est toujours présent mais en plus de cela, on récolte une jolie gueule de bois. il traîne son cadavre jusqu'à toi, t'adresses un petit signe de la tête suite à quoi tu ne peux t'empêcher de lever les yeux au ciel. c'est vrai qu'elias n'a jamais été trop démonstratif. c'est même carrément pas son truc à lui. sur ce point, vous vous ressemblez beaucoup moins. t'as toujours eu besoin d'amour mais surtout d'en offrir à tout va. il te remercie pour le plat et tu lui souris en guise de réponse avant de prendre la parole : " non, rien de spécial pour aujourd'hui et comme j'en avais trop, je me suis dit que ça te ferait du bien de manger un bon truc. " tu hausses légèrement les épaules. c'est vrai que pour un dimanche, rien de bien glorieux n'est prévu or, on ne sait jamais ce qu'il peut se produire d'ici ce soir. après quelques secondes à peine de silence, tu décides de reprendre avec curiosité : " et toi ? c'est quoi le programme du jour ? " tu croises les doigts pour qu'il te réponde quelque chose de concret sans quoi, tu risques de le booster un maximum et peut-être d'être un peu trop directe.