(before i save someone else, i got to save myself)

i left her when i found her. piètre étudiant, il avait toujours été évident pour bran qu’il ne poursuivrait pas de grandes études. si tous les gamins imaginent des scènes de combats avec leurs GI-Joe, pour bran, ces fabulations n’ont jamais réellement cessées. sans que ça en devienne morbide ou glauque, il a toujours eu une certaine fascination pour les armes, pour la guerre. en grandissant, il regardait souvent des documentaires sur les guerres mondiales et il était clair qu’un jour, il se retrouverait, lui aussi, en uniforme à combattre le mal. c’est ce qui explique qu’il ait été du genre à s’entrainer de façon intense à l’adolescence, et qu’il ait adopté un mode de vie sain. il voulait mettre toutes les chances de son côté pour réussir les tests physiques et psychologiques à passer avant de pouvoir faire parti de l’armée de terre.  puis il a rencontré aline. la belle, la douce aline de qui il est tombé follement amoureux. maman o’callaghan espérait que cette rencontre incite son fils à rester sur le continent, à mettre un frein à ses projets de devenir soldat, elle qui ne supportait déjà pas l’idée que la possibilité de mourir soit un aspect du travail, que ce soit quelque chose dont il fallait se soucier à chaque jour. mais aline, elle l’a suivi dans ce rêve fou qu’il avait. elle a mis sa vie entre parenthèse pour lui et, de ça, il lui en est éternellement reconnaissant. parce que, pendant un an et demi, ils se sont promenés d’état en état, ne vivant jamais dans un lieu fixe. parce qu’il la laissait seule pendant des périodes plus ou moins longues, mais qu’elle ne s’en est jamais plaint. sa seule requête fut, il y a un peu plus de cinq ans maintenant, d’emménager au tennessee afin qu’elle puisse être près de sa famille. c’est ainsi qu’ils se trouvèrent une petite maison de campagne chaleureuse aux alentours de cassas. il faut dire, ç’a aussi aidé bran, de se trouver un logement permanent, parce que les retours de mission ne sont pas toujours facile et d’avoir un environnement familier, des visages connus lorsque l’on sort de la maison, c’est un aspect non-négligeable pour aider le retour à la vie civile.

a hero of war, yeah that's what i'll be. vous pourrez tous quitter ce bassin dès que l’un d’entre vous abandonne. la voix du sergent résonnait dans la nuit. la vingtaine d’hommes nageait, essayant de garder la tête hors de l’eau. ils devaient garder cette position pendant vingt-quatre heures. ils avaient déjà tous survécu la majeure partie de leur entraînement, ils n’allaient quand même pas abandonner maintenant. bran était épuisé et au fond de lui, il avait cette envie de sortir de l’eau glacée et tumultueuse, d’aller dormir, mais il ne pouvait pas. il était hors de question qu’il baisse les bras alors qu’il s’agissait là de la dernière ligne droite. il n’était pas comme ça, il n’abandonnait pas à la moindre difficulté. et puis, il voulait cette carrière qui lui serait offerte suite à ces journées intenses, il voulait la récompense qui venait à la fin de tout ça. alors, est-ce qu’un d’entre vous veut rentrer à la maison ? et en cœur, ils répondirent tous la même chose. non. il tourna les talons et les laissa sans aucune source de motivation, sans rien pour les distraite et leur faire oublier la douleur qui souhaitait engloutir tous leurs corps. et quelques minutes plus tard, ils entonnaient tous une chanson, à l’unisson, pour faire office de distraction, pour se changer les idées et pour que le temps passe plus rapidement. parce qu’après tout, l’armée, ce n’était pas que les combats, les fusils et les vestes par balles, c’était aussi une unité, un sentiment d’appartenance, une nouvelle famille.

i wasn't even ready to say goodbye. le sac sur l’épaule, la famille réunie, c’était là le moment des adieux.  enfin, adieu semblait un peu trop définitif. il espérait bien, en tout cas, qu’ils le soit. maman. lança-t-il dans un soupire, légèrement exaspéré de la voir déjà en larmes.  il faut dire, il avait toujours été assez proche de sa famille. les quelques moments de séparation qu’ils avaient vécus n’avaient jamais été si longs, alors de part et d’autre, il y avait un peu d’anxiété et ne nervosité. tu ne vas pas déjà te mettre à pleurer ? il s’avança vers elle et la pris dans ses bras. j’ai seulement de la difficulté à croire que je ne te verrai pas pendant plus d’un mois. il leva les yeux au ciel. je t’écrirai, je te promets. et puis, peut-être même que je pourrai t’appeler. et là, il vit ses yeux briller. si j’apprends que tu l’as appelée, dit-elle en regardant aline, mais que tu ne m’as pas appelé une seule fois… la menace resta en suspens, mais il pouvait bien imaginer la suite de la phrase. un léger rire s’échappa d’entre ses lèvres. Promis, si je le peux, je t’appelles. il la serra contre lui avant qu’elle ne pose un baiser sur son front. fais attention. il hocha la tête. de son père, il n’eut droit qu’à une accolade, ce qui était largement plus que l’affection qu’il démontrait en temps normal. ce n’était pas qu’il était froid et n’aimait pas sa famille, mais il n’avait jamais été très démonstratif, sans doute un trait que retient Bran de son père. ce serait vraiment moche que tu meurs. lança sa sœur, sous le regard outré de sa mère, réplique qui lui fit rouler les yeux. mais bon, j’pourrais avoir ta collection de livres d’harry potter alors… les deux rirent en cœur et Bran prit sa petite sœur dans ses bras. prends soin de papa et maman pendant mon absence. elle hocha la tête et le regarda. et tu vas voir, tu n’auras même pas le temps de réaliser que je suis parti, que je vais être de retour pour t’enquiquiner. il se tourna finalement vers aline et déposa son sac au sol le temps de l’enlacer. reviens-moi. murmura-t-elle. je te le promets. c’était une promesse qu’il ne pouvait pas être certain de tenir, mais il essaierait. vivant, de préférence. et en un seul morceau. un léger rire s’échappa d’entre les lèvres de bran. je vais essayer. l’humour était un bon moyen de détendre l’atmosphère. il posa ses lèvres sur les siennes une dernière fois, puis s’empara à nouveau de son sac et de ses effets personnels. je reviens vite. un dernier coup d’œil à ceux qu’il aimait puis, il se dirigea vers la zone de contrôle. ils allaient tous lui manquer, c’était certain.

blue ink sinks in like a ghost that won’t wash off your skin. c’était un coup de tête, lors de leur premier séjour à la maison suite à leur première mission. ils s’étaient rapidement liés d’amitié les trois hommes, toujours ensemble lorsqu’ils n’étaient pas sur le terrain. il faut dire, ils avaient fait la majeure partie de leur formation ensemble, regroupés dans les mêmes équipes, et ils s’étaient découverts des passions communes, des centres d’intérêts communs, ce qui avait facilité la création de ce lien d’amitié. ils étaient plus que des amis, des frères. ils se soutenaient mutuellement lorsqu’ils se retrouvaient à l’étranger et,  pour célébrer leur retour à la maison, leur camaraderie, pour plusieurs raisons en fait, même si c’était surtout sur un coup de tête, ils sont entrés dans le premier tattoo shop qu’ils ont vus et se sont fait tatoués chacun trois abeilles sur l’avant-bras. the three bees. parce que leurs prénoms commençaient tous par la lettre b.  c’était un peu cheesy, mais c’était eux. c’était les trois inséparables et, à tout jamais, ils seraient l’un avec l’autre, qu’importe ce qui arriverait.

after all that we've been through, it don't matter when i'm coming home to you. il y pensait depuis des jours déjà. c’était ce qui lui avait permis de tenir aussi longtemps. parce que les deux dernières semaines en mission avaient été pénibles. difficiles émotivement. il pensait pourtant à celle qui l’attendait à la maison, sa aline, celle qu’il aimait plus que tout et pour qui il aurait tout donné. il avait vu la mort de proche, environ un mois plus tôt et il savait que ça pouvait lui tomber dessus à tout moment, que l’ombre de la mort était telle une épée de Damoclès au-dessus de sa tête et qu’il pourrait ne jamais revenir de mission. c’est pourquoi, à son retour, il s’est dirigé chez un bijoutier pour acheté une bague qui lui avait tapé dans l’œil à son dernier séjour à la maison. l’idée avait fait un chemin en lui, s’était tranquillement installée jusqu’à ce qu’il soit convaincu que retarder l’échéance n’était plus possible. c’était maintenant ou jamais. il ne voulait pas attendre encore quelques mois de plus pour lui demander de passer le reste de ses jours à ses côtés – enfin, officiellement. c’est pourquoi il avait tout  préparé lorsqu’elle était au travail, s’était mis aux fourneaux, un exploit pour lui qui n’était pas des plus doués en cuisine, et avait fait de son mieux pour préparer un bon repas, changer le décor de la maison un peu pour y créer une atmosphère. qu’est-ce qui se passe? as-tu quelque chose à te faire pardonner? elle était suspicieuse et avec raison. pourtant, il aurait sans doute fait un effort pour alléger le travail qu’elle devait faire à la maison même s'il n'y avait pas eu de grande occasion. je voulais simplement te faire une surprise. tu t’occupes de tout lorsque je ne suis pas là, je peux bien en faire un peu lorsque j’y suis. déclara-t-il, seule excuse valable qu’il avait trouvé en si peu de temps.  après le repas, il posa un genou au sol, sorti la boite qui contenait la bague, l’ouvrir et la tint devant lui. Aline Hayland, veux-tu m’épouser. Le moment étiat parfait. Il était confiant. Il savait qu’il voulait passer le reste de ses jours à ses côtés, il n’y avait même pas de question à y avoir sur le sujet. Pourtant, la réponse qu’elle lui offrit le surpris grandement. Non. chétif, il rangea la petite boite et tenta de cacher sa déception. Nous avons amplement le temps. Il hocha la tête même s’il en était peu convaincu. Peut-être qu’il ne lui restait que quelques semaines à vivre, peut-être qu’il allait mourir lors de la prochaine mission. L’incertitude quant à son avenir était ancrée en lui, partie intégrante de son travail. Mais si elle n’était pas prête à faire le grand saut, il ne pouvait pas la forcer. Il attendrait. Ils avaient la vie devant eux, n’est-ce pas?

watch them die and you can’t do a thing. vous allez voir les pires atrocités. qu’on leur avait dit le jour ou ils se sont enrôlés. ça ne lui faisait pas peur, à bran. il avait l’estomac solide et pouvait supporter bien des choses. il en avait vu plusieurs, déjà, des blessures plutôt répugnantes, mais jamais ça ne l’avait empêché de terminer son repas, de continuer à vivre sa vie. jamais ça ne l’avait rendu malade ou quoi que ce soit du genre. lorsqu’il se retrouva sur le terrain, il réalisa qu’ils avaient eu raison de les prévenir, mais que rien n’aurait pu leur faire réaliser l’ampleur de la chose, la gravité des blessures. l’image d’une gamine d’à peine cinq ans, le visage défiguré et un bras manquant, était vive dans sa mémoire, le troublait, mais ne l’empêchait pas de faire son boulot. on les avait tellement bien formé qu’il réussissait à trouver des excuses pour tout. ce sont les dommages que la guerre occasionne malheureusement. c’était sans doute insensé pour la majorité de la population de penser ainsi, mais il lui avait fallu se créer une carapace afin que les évènements ne l’affecte pas, ne l’empêche pas de faire son travail. pourtant, il y a eu ce jour. les ordres étaient de ne pas tirer. ce n’était qu’une mission de repérage. ça ne devait être qu’une opération de routine. au côté de son meilleur ami, Tom, il se permit même quelques blagues avant de partir ce matin-là, histoire de détendre un peu l’atmosphère. c’était devenu son quotidien. mais il y a eu échanges de coup de feu. on les avait pris en embuscade. bran s’était emparé d’une grenade qu’il avait enclenchée. au moment de la lancer, elle lui glissa des mains pour atterrir à quelques mètres d’eux. couvre-moi. que Tom avait dit. sans doute le bruit causé par les coups tirés, par tous qui criaient pour se faire comprendre des membres de leurs camps respectifs l’avait empêché de se faire entendre. n’y va pas. qu’il lui avait répondu. c’était beaucoup trop dangereux.  il savait ce qu’il voulait faire, la reprendre pour la lancer plus loin, mais il préférait la voire gaspillée plutôt que risquer de perdre son ami, celui qu’il considérait maintenant comme un frère. sa vie valait beaucoup plus. bran n’a pu détacher ses yeux de lui alors qu’il le regardait courir, tentant de freiner quiconque voudrait l’atteindre. il fut presque soulagé de le voir lancer cette grenade, mais c’était trop tard. Une fois dans les airs, elle détonna et bran n’eut que le temps de se recroqueviller avant de sentir la déflagration passer tout juste au-dessus de lui. lorsqu’il se releva, il ne restait plus rien de tom, enfin presque plus rien.

once you’ve seen the worst in men, how do you adjust? le souffle court, le cœur battant la chamade, bran se réveilla en sursaut. encore une fois. c’était devenu son quotidien, lorsqu’il réussissait à s’endormir, de se réveiller haletant, sa main se dirigeant automatiquement vers sa table de chevet à la recherche de son pistolet caché dans le premier tiroir. et comme à l’habitude, il lui fallu plusieurs minutes pour reprendre ses esprits et son souffle, pour se souvenir qu’il était en sécurité, chez lui, et qu’aline dormait paisiblement à ses côtés. qu’il n’y avait aucune menace qui planait sur lui, sur eux. après avoir rangé son pistolet là ou il l’avait pris, bran glissa une main dans ses cheveux, comme si ce geste l’aiderait à se calmer, ferait taire les voix et chasserait les images qui revenaient quotidiennement avec force et violence dans sa tête. il posa à nouveau le regard sur la belle qui dormait toujours d’un sommeil profond à ses côtés, légèrement envieux qu’elle puisse aussi facilement trouver le sommeil et qu’il ne soit pas perturbé. après avoir retrouvé son calme, il quitta le confort de son lit pour se diriger vers la cuisine, là ou il se prit un grand verre d’eau avant d’aller s’installer sur le canapé. la nuit venait de se terminer pour lui. il n’avait ni le désir, ni la volonté de retrouver sommeil. il préférait presque l’insomnie aux cauchemars. il lui arrivait de passer des jours sans dormir ni même somnoler. tout pour éviter de revoir ces images, de revivre le drame, de ressentir cette culpabilité encore et encore.

if you wish to be my friend, never speak of that again. un bruit long et sourd résonna dans le voisinage, faisant sursauter bran, toujours aux aguets. après tout, ses mécanismes de défense et les réflexes qu’il avait acquis en combat étaient gravés en lui et ce pour toujours. ce n’est que la voisine qui utilise encore sa poubelle en métal. et le frottement contre le sol, le bruit qu’il occasionnait avait, en une fraction de secondes, ramené bran sur le terrain, sous une pluie de tirs. qu’est-ce que tu vois? demanda aline tandis qu’il avait les yeux rivés sur l’horizon, visiblement perdu dans ses souvenirs, à des années lumières de cassas. rien, c’est simplement que le bruit m’a surpris. encore et toujours éviter la discussion. bran. si au départ, elle semblait déçue qu’il ne veuille pas s’ouvrir à elle, maintenant, il n’entendait plus que de l’exaspération. il savait pertinemment qu’il ne pouvait pas prétendre que tout allait bien devant elle parce qu’elle le connaissait trop bien, mais il pouvait quand même essayer. je n’ai pas envie d’en parler. il se refermait tel une huitre, se murant dans le silence. je veux bien essayer de t’aider, d’être là pour toi, mais je n’arrive à rien si tu ne fais pas un peu d’effort. il n’avait pas envie de se disputer avec elle, encore une fois, mais il avait l’impression que c’était presque rendu inévitable. je n’ai pas besoin d’aide. je vais bien, je te dis. le pire des mensonges, elle le savait sans doute. c’est pour ça que tu te figes au moindre bruit qui est un peu trop fort, que tu te réveilles la nuit et que tu cherches ton flingue. je ne suis pas dupe, bran. il poussa un soupire et s’éloigna d’elle. je n’ai pas envie de parler de ça, pas maintenant. ni jamais, en fait. c’était tabou. c’était ses démons et il voulait les affronter seul. de toute façon, elle ne comprendrait pas.

therapy, you were never a friend to me. comment allez-vous aujourd’hui, monsieur faulkner? Les rendez-vous étaient inutiles, mais c’était conditionnel à une éventuelle réadmission dans les forces de l’ordre, ce qu’il désirait plus que tout à ce moment. il ne avait plus qu’assez de ne rien faire de ses journées, d’être confiné à la maison, de devoir supporter le silence – parce que ça restait toujours moins pire que la cacophonie de la ville – et de se sentir inutile. bien. la réponse était toujours la même. au cours des quatre dernières séances, les discussions n’avaient fait que tourner en rond parce qu’il refusait de coopérer. au cours de la semaine, s’est-il passé quelque chose qui a réveiller des souvenirs chez vous? qui ont créer des tensions? il secoua la tête. il pouvait être royalement têtu lorsqu’il s’y mettait. il ne voulait pas d’aide, il n’était pas malade. il ne voulait pas être mis sur médication, il n’était pas faible. parce que c’était ainsi qu’il voyait sa souffrance, comme un signe de faiblesse. qu’il n’avait pas été fort pour surmonter ces épreuves que la vie avait dressées devant lui. et lorsqu’il se retrouvait dans ces pensées qui l’engloutissait, il ne pouvait s’empêcher de se demander pourquoi il était rentré. pourquoi n’avait-il pas péri au combat avec son frère d’armes? pourquoi était-il toujours vivant, mais brandon n’était plus? c’était un vide qu’il avait de la difficulté à décrire, à s’expliquer. parce que le lien qui les unissait était bien plus qu’une simple amitié, ils étaient comme des frères, c’était fort, très fort et il avait l’impression que tant que la personne en face de lui n’avait pas fait son service militaire, tant qu’elle ne s’était pas retrouvée dans une situation similaire à la sienne, elle ne pourrait pas comprendre. alors il taisait tout ce qu’il ressentait. à la fois par culpabilité, mais également parce qu’il n’arrivait pas à y mettre des mots, de verbaliser ses émotions.

i have so much to say but you're so far away. il l’avait déjà fait quelques fois ce trajet, six fois pour être exact, et pourtant, c’était toujours avec une certaine appréhension que ses pas le menèrent au cimetière de la ville. le soleil brillait dans le ciel, des enfants s’amusaient dans le parc qui se trouvait tout juste de l’autre côté de la rue. un léger sourire se dessina sur les lèvres de bran. peut-être, un jour, aurait-il droit à ça, une vie de famille. lorsqu’il irait mieux, qu’il ne serait plus utile pour lui de dormir avec son fusil dans la table de chevet, lorsque les seuls cauchemars susceptibles de le réveiller seraient ceux auxquels seraient en proie ses enfants. le sourire se transforma alors en moue triste tandis que son esprit vagabondait de pensée en pensée, imaginant une vie qu’il croyait presque inaccessible maintenant. il arriva finalement à destination, retrouvant cette pierre tombale qui lui était maintenant familière. sup’ buddy. qu’il s’exclama, comme s’il pouvait l’entendre. j’aurais du passé avant, mais les derniers jours ont été plutôt difficiles. c’était ça, sa thérapie. parler à un fantôme, s’adresser au vide devant lui. bien souvent, il parlait de banalités, de la pluie, du beau temps, de son manque de boulot, à quel point il avait l’impression de devenir fou, seul à la maison pendant qu’aline travaillait. et d’autres fois, il adressait des sujets plus sérieux, parlant de ses séances en thérapie, des disputes qu’il avait eu avec aline. tu crois qu’elle m’en voudrait si elle savait ? qu'elle voudrait toujours de moi? qu’il demanda, laissant un long moment de silence planer avant de reprendre la parole. et ta famille, il faudrait bien que je leur dise un jour. ils méritent de savoir. je n’ai même pas pu regarder ta mère lors de tes funérailles. j’avais tellement honte. après tout, comment avouer à une mère que son fils était mort par votre faute ? il n’avait pas encore réussi à trouver les mots parfaits pour l’expliquer, ceux qui blesseraient un peu moins, qui seraient moins tranchants et secs. un jour, peut-être, il trouverait. un jour, peut-être, il serait capable de jouer franc jeu avec tout le monde, de mettre cartes sur table et d’avouer ses tords, mais pas aujourd’hui. non, il se contenterait d’une discussion simulée avec un mort. chaque chose en son temps.

rapid fire
chanson la plus jouée sur son ipod : if it means a lot to you, a day to remember
la chanson qu’il ne supporte plus : despacito
l'album favori : l'album noir de metallica
l'artiste favori : impossible d'y répondre, ça change à chaque jour.
matin ou soir : matin
chaud ou froid : froid
le dernier livre lu : le dernier harry potter (il a relu la saga complète)
la dernière personne à qui il a envoyé un texto : aline

ce qui l’irrite le plus chez quelqu’un : le manque de respect
le dessin animé favori : les simpsons
l'équipe sportive favorite : bayern munich
café ou thé : thé.
emoji favori : celui qui pleure en riant
la garniture de pizza favorite : pepperoni et fromage

information en vrac : il préfère le sucré au salé. + il jouait de la guitare, de temps à autre, avant. maintenant, elle est rangée dans un étui qui ramasse la poussière plus qu’autre chose. + il chante terriblement mal, mais adore les soirées karaoké. + le pays qu’il aimerait le plus visiter est l’Irlande, mais il aimerait également, un jour, avoir la chance de visiter paris. + il est de ceux qui transportent les araignées à l’extérieur de la maison plutôt que les tuer. petites ou grosses, elles ne lui font pas peur. + il est mauvais cuisinier, mais il sait cuisiner des pâtes. + son style de musique favori est le punk-rock. + il n’a jamais eu la varicelle. + il aimerait apprendre le français un jour. + il veut des enfants. deux, pour être précis. il aimerait bien avoir un garçon et une fille. + la boite contenant la bague de fiançailles qu’il avait acheté pour aline est toujours rangée dans l’un des tiroirs de sa commode.