you can't unfuck what's been fucked (calum)

(01) la famille wryes, lignée d'héritiers, ils croulent sous l'or depuis si longtemps qu'ils ne savent même plus comment ni pourquoi. élevés à la dure, les enfants wryes n'avaient pas le droit à l'erreur. le but ultime était d'être le préféré du paternel qui en exigeait beaucoup. ils sont tous grandis avec la peur d'échouer, de ne pas être à la hauteur. les apparences, la réussite avant tout. cette règle a éloigné les enfants wryes plus qu'elle ne les a rapprochés. la cadette a accusé un ami de la famille de l'avoir violée il y a quelques années. cet évènement a divisé la famille entre ceux qui respectaient le choix de leur père d'étouffer l'affaire et les autres qui refusaient de passer cet acte sous silence. suite à ça, certains sont restés à cassas, d'autres sont partis, trouvant une excuse pour ne pas s'attirer les foudres du paternel. cal est resté lui, fidèle à son père, tel un chien encore et toujours loyal. dire quelque chose revenait à voir le chèque du mois pour bon comportement lui passer sous le nez. il s'en est voulu d'avoir agit de la sorte, mais c'est son obsession à cal. plaire. surtout à son père. il est pris au piège depuis son plus jeune âge, il a fini par croire ce que clamait son père. les wryes ne sont pas connus pour l'amour qu'ils se portent tous. les apparences d'abord. (02) il a cru en dieu pendant longtemps, cal. quand il l'a rencontré, il s'était dit qu'il l'avait mise sur son chemin. sûrement avait-il entendu ses prières, lui qui se sentait seul, incompris. les femmes lui étaient longtemps apparues comme des défis, elle l'avait fait changé d'avis. pourtant tout les opposait. elle venait d'un milieu modeste, il a du bataillé pour l'épouser, jamais il n'avait tenu tête à son père pour quoi que ce soit. il ne l'a jamais fait que pour elle. cet amour qui rend fou, bête peut-être mais surtout libre. il avait le sourire facile à l'époque cal. elle était à ses côtés, une alliance au doigt, elle lui avait donné un enfant. chaque jour, il remerciait dieu. puis tout s'est écroulé. le petit a disparu. le souffle coupé, le corps qui fait souffrir, ça l'a détruit, cal. il n'arrivait pas à y croire, il n'arrivait plus à la regarder dans les yeux sans penser à lui. alors il a détesté dieu, sa femme, lui-même pour une injustice dont personne n'était coupable. celle qu'il avait aimé plus que n'importe quoi était devenue celle qui lui rappelait le visage de son enfant. il errait, porter sa carcasse où il le pouvait, vaguant à la recherche d'un quelconque sens. ça l'a bouffé, cal. un chagrin noyé dans l'alcool, des paroles aussitôt dites regrettées, son âme sœur perdue. il regrette encore aujourd'hui de ne pas avoir été plus fort pour elle, pour eux. il pensait que son deuxième mariage effacerait tout ça. persuadé qu'il pourrait oublié sa première femme, il s'était vite rendu compte du contraire. il n'y avait qu'elle. il n'y aurait sûrement jamais qu'elle. (03) lorsqu'on lui pose la question, il ne sait même pas dire pourquoi il s'est marié une deuxième fois. malia. il l'avait emprisonnée, elle aurait fait n'importe quoi pour lui, elle acceptait tout de lui à une période où il commettait souvent l'inacceptable. elle était folle amoureuse, il le savait et en jouait. toute occasion pour la rendre jalouse était bonne. leur couple ne tournait qu'autour de mensonges, de crises de violence, de chantage. malgré ça, elle courbait l'échine et restait auprès de lui. puis un jour, l'idée de fonder une famille a effleuré ses lèvres et cal a fui. il n'a jamais parlé de son fils, très peu de personnes savent, alors il a pris peur. il a demandé le divorce. leur relation devenait trop toxique et avoir un autre enfant était une pensée interdite pour cal. malia ne l'a jamais accepté. alors elle raye sa voiture de temps à autres, elle inonde sa boite vocale de messages haineux, puis elle s'excuse, fond en larmes, espérant en vain le récupérer. il lui a fait mal, mais elle lui pardonne comme à chaque fois. elle n'arrive pas à l'oublier. (04) aussi loin qu'il se souvienne, elle a toujours été là. la seule qui l'ai fait bafouiller, la seule qui lui fait perdre ses moyens, la seule qui le connaisse sous cet angle. depuis leur plus jeune âge, ils sont fourrés ensemble. elle fait tourner la tête des hommes, ava, elle a une aura à vous couper le souffle, un caractère à vous faire trembler. ils viennent du même milieu, celui où l'argent coule à flot, celui où on n'a déjà tout sans avoir rien fait. pourtant, elle n'a pas accepté les règles imposées par sa famille, elle a réussi seule. elle refusait d'accepter la vie qu'ils lui imposaient. cal l'a toujours admiré pour ça, même si cela faisait d'elle une mauvaise fréquentation aux yeux des wryes. il a toujours ressenti quelque chose à son égard, son inaccessibilité et sa rébellion l'a rendait désirable aux yeux de cal. à chaque moment difficile, l'un était là pour l'autre. quand elle est tombée enceinte et que le père a deserté, quand elle s'est retrouvée sans rien, quand il a perdu son enfant, puis qu'il a divorcé. elle était celle qui lui tenait la main à l'enterrement du père wryes. à plusieurs reprises, cal avait pris son courage à deux mains pour lui avouer ce qu'il ressentait, mais jamais au bon moment. un voyage, un petit ami, une femme. le destin semblait se jouer d'eux déposant des obstacles à chacun de ces moments. il n'a jamais rien dit. il attendait sagement dans le fond. puis un petit copain s'est transformé en fiancé et cal a vu sa chance lui filait entre les doigts. alors, il a changé. il est plus froid, plus distant. il hait le fiancé en question et fait tout son possible pour gâcher les fiançailles. il se déteste quand il est comme ça, mais l'idée de perdre ava le met hors de lui. (05) avant le décès de son fils, cal était appréciable, simple. tout a changé du jour au lendemain. il s'est transformé en cet être agressif, arrogant, malsain. depuis, il consulte un psychologue, plus ou moins régulièrement. pour ne pas se souvenir, pour se protéger, il a tendance à se jouer des autres. très bon acteur et manipulateur, vous pouvez ressentir de la compassion à son égard alors qu'il vous plante un couteau dans le dos, sans même que vous vous en rendiez compte. ses relations reposent toutes sur un jeu malsain, un rapport de force, de domination. parce que ça l'amuse, ça l'occupe. alors dans la famille il s'entend bien avec tout le monde en apparence parce que ça l'arrange, alors qu'il fait ses manigances dans le dos de tout le monde. et il ne se rend compte qu'il est allé trop loin toujours trop tard. ses blagues ne font rire que lui en général. (06) un soir par semaine, c'est bourrage de gueule, poker et gueule de bois pas assumée. orgie organisée, pour se prétendre jeunes quelques instants, pour oublier leurs existences misérables. les vieux qu'on regarde du coin de l'œil et qu'on tente d'ignorer parce qu'ils sont gênants ? c'est eux. cal, c'est son moment préféré de la semaine. saouler le pote qui tient le moins l'alcool, glisser des trucs dans les verres, lancer des paris stupides, c'est son dada. c'est pour se marrer, ça pimente la soirée. malgré ces sales coups, il aime bien les retrouver ces vieux nazes. leurs vies sont aussi pourries que la sienne, ça le rassure d'un côté. il ne loupera jamais une de ces soirées. jamais. (07) cal dépense sans compter, il aime se montrer, dire son nom à voix haute et se pavaner en exhibant ses possessions. il a été élevé de la sorte, réussir ne suffit pas, il faut également le montrer. capricieux, comme un enfant lâché dans un magasin de jouets. les biens matériels le rassure, parce que certaines choses qu'il désire ne s'achètent pas, il ne sait pas comment les avoir, les mériter. alors il compense. du moins, il essaye. (08) un mode de vie qui laisse à désirer. les cigarettes s'enchainent du matin au soir, les bouteilles de whisky ne restent pas pleines longtemps, et autres conneries du genre. on dirait qu'il aime se faire mal, cal. il se détruit à petit feu, faisant semblant de ne rien voir, alors que tout est prévu. il s'inflige cela lui-même, parce qu'au fond, il se dit qu'il doit le mériter. souffrir pour se sentir plus vivant. ou pour supporter d'être vivant. il se pose la question sans cesse. (09) il y a de ça trois semaines, le paternel wryes est décédé. gros vide, long silence. il n'avait pas su quoi faire, cal. une crise cardiaque qui avait pris tous les enfants wryes par surprise. aucune larme n'a été versée pour l'aîné de la famille. ce n'était pas de la tristesse qui s'était emparé de lui, mais un sentiment de liberté. plus de chaînes, plus d'obligations, plus de modèle à satisfaire. libération. grosse bouffée d'air. la patriarche n'était plus là pour dicter sa vie. (10) par contre, les frères et les sœurs se sont ramenés pour l'enterrement. fuck off. flemme de s'occuper des morveux. pourtant. les relations sont assez tendues à cause des évènements du passé, cal n'y met pas vraiment du sien (après tout, l'héritage approche maintenant qu'il ne reste qu'un parent). puis la famille wryes ne serait pas ce qu'elle est sans histoires. de plus, un gamin s'est récemment ramené à la maison en clamant être le fils du défunt monsieur wryes. fruit d'une aventure. même le paternel en apparence parfait à ses erreurs de passage. l'illégitime demande sa part, et cal ça le met hors de lui. être un wryes ne s'arrête pas au sang.

informations en vrac ; fume comme un pompier - les remarques sur sa taille lui passent au-dessus de la tête, et du haut de son mètre soixante dix, c'est pas difficile - devient facilement vulgaire, il dit souvent que c'est sa ponctuation à lui - athé convaincu, il crache sur la religion de temps à autres - s'habille avec goût, chaque jour, par plaisir - il tient à sa famille même s'il crie le contraire - il roule en porsche, il déteste la discrétion - son boulot est sa vie, il lui arrive de ne pas dormir pour clore un dossier.

 ---